Furuba no Aiwa
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- Quand le soleil est pâle et froid -

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Message  Fubuki S Mar 07 Aoû 2007, 10:39 pm

« ...Et tu dois comprendre, il faut que tu comprenne ... tu - tu ne peux pas toucher les petits garçons, tu sais, tout comme tu ne touche pas ton papa. C'est très important. Fubuki, s'il te plaît ... écoute moi. »
C'est vrai, elle n'écoutait pas. Elle était tellement distraite. On le lui avait dit plusieurs fois, cela. Pourquoi sa mère répétait elle encore ces mots? Elle n'avait pas fait exprès ... elle lui avait dit pourtant ...
« Ma chérie ... »
Fubuki détourna la tête. " Ma chérie." Elle n'avait que six ans, mais elle comprenait parfaitement. Personne ne lui dirait jamais " ma chérie " de façon sincère. Sa maman, si précieuse lui soit elle, était comme les autres, à déverser un flot de paroles inutiles et fausses. Elle, elle ne répondait pas, elle n'y arrivait pas. Si elle disait un mot maintenant, elle allait éclater en sanglot ; elle sentait cette grosse boule dans sa gorge, qui précédait les larmes. Si elle se laisser aller au chagrin maintenant, sa mère lui dirait ces mots qu'elle ne voulait pas entendre : " Ma pauvre ... je sais que c'est dur, mais fait un effort, je t'en prie ..." Tellement prévisible. Elle n'en voulait pas, de ses condoléances.

***


Fubuki ouvrit ses grands yeux noirs, et battit des paupières un instant. Ces derniers temps, un flot de souvenirs lui parvenaient. Pas des images floues, quelques paroles prononçées comme dans un rêve - des scènes nettes et des dialogues préçis, qui lui faisaient serrer les poings de rage. Elle revoyait préçisément le visage de sa mère. Fatigué, tendre, légèrement agacé. Qu'avait elle pensé? L'avait elle aimé, un seul jour, comprenait elle vraiment? Fubuki referma doucement les yeux. Le humains étaient si complexes, si faibles, si inutiles. Non pas qu'elle se sente supérieure. Elle n'était guère différente. Perdue, cynique, maudite. Que faisait elle de sa vie, en cet instant préçis? Elle somnolait, songeant à son malheur, au lieu de prendre cette existence morne et triste par les cornes, s'affronter. Mais cela ne lui apporterait rien, elle le savait. Si elle se secouait, peut être dénicherait elle un peu d'espoir, peut être tomberait elle amoureuse, sans doute même qu'un début de paix et de bonheur s'installerai dans son esprit. Et puis la réalité la rattraperait, et elle verrait que rien n'avait changé, que tout était aussi noir qu'avant. Non vraiment, cela ne l'avancerait pas.

La jeune japonaise rouvrit les yeux. Elle se sentait si lasse. Un soleil blafard filait entre les volets fermés et striait son lit de longues bandes pâles ou une myriade de poussière volait, renforçant son sentiment de paresse. Quand il faisait un tel soleil, blanc et léger, elle sentait que sa journée serait vide. Mais il était déjà 11 heures. Certes, on était dimanche, mais son père n'accepterait pas qu'elle dorme plus longtemps. Aujourd'hui était son jour de sortie. Le reste du temps, les rues étaient trop bondées pour qu'elle s'y risque. Fubuki baîlla avec agacement. Elle n'avait pas envie de sortir, mais elle le regretterai si elle n'y allait pas. Elle se leva donc, comptenplant ses bracs blancs et ses jambes maigrichonnes. Avec quoi pourrait elle cacher cette peau maudite, pour éviter tout frottement dangereux? Les sourcils fronçés, elle avisa la tenue que sa mère avait laissée sur le dossier de sa chaise. À 15 ans, elle se laisser encore habiller par sa mère - c'était d'un pitoyable. Si ça ne tenait qu'à elle, elle s'habillerait en t - shirt tous les jours, même en hiver. Combien elle avait pu admirer ces jeunes filles à la peau délicatement hâlée, au teint doré comme le soleil ! Cette époque était révolue toutefois, elle évitait à présent d'envier quiconque. Il y avait tellement à redire sur sa condition, que c'eut été ridicule. Mais il lui arrivait encore de comptenpler sa peau blanche et fragile avec une certaine amertume. Et c'est ce à quoi elle songeait, en enfilant la large chemise bleue et son jean noir. Elle s'attarda un instant sur les gants noirs posés à côtés, puis les fourra dans sa poche avec le délicieux sentiment qu'elle désobéissait aux règles. Ses petites mains blanches aux longs doigts effilés se balançaient librement au rythme de ses pas. Elle pouvait accepter beaucoup, elle pouvait endurer ce qu'elle endurait depuis bientôt 15 ans. Mais rien ne l'empêchait de désobéir de temps en temps. Voilà longtemps qu'elle ne craignait plus les coups, même si elle cherchait désormais à les éviter de manière intelligente.

Un léger frisson parcouru son corps engourdi. Ses cheveux sombres et lisses se balançaient sur ses épaules en caressant doucement son cou, et l'espace d'un instant un joie légère l'envahit. Le soleil répandait une lumière claire et tranchante sur le jardin, sans la réchauffer - elle en avait plus qu'assez de la chaleur. Son joli visage préférait largement le froid hivernal et la morsure du vent sur ses joues. N'était elle pas le lapin blanc, petite créature qui laissait d'invisbles empreintes dans la neige pareille à son pelage? N'était elle pas liée par des chaînes invisble à cet animal si doux, si inoffensif et pourtant si lourd à porter? Sa mère lui répétait souvent, avec un sourire mi attendri mi désolé : « la nature a bien fait les choses, Fubuki, en te transformant au lapin ! » Et elle partait d'un petit rire, comme si effectivement, il fallait remercier la nature pour son choix. Fubuki ne répondait rien, généralement, mais un jour la réponse qui lui brûlait les lèvres s'était échappée précipitament. « Oui, la nature a bien fait les choses, en me donnant cette malédiction, et en faisant de toi la porteuse d'un monstre ! » sur ceux, elle était sortie de la pièce, les larmes aux yeux, honteuse d'avoir prononçé des choses aussi horribles devant sa mère. Cette dernière n'avait plus jamais dit le moindre mot à ce sujet.

Fubuki secoua sa tête blanche. Encore une fois, elle replongeait dans ses sombres souvenirs. Elle dramatisait tout. Combien de maudits avaient pu connaître un sort mille fois pire au sien ! Le chat, par exemple. Elle avait toujours porté en elle la culpabilité de l'avoir remplaçé dans la légende. Chaque personne portant cet animal était comdamné à un destin atroce. Et elle, elle avait prit sa place devant Dieu. Il était ridicule de penser ainsi, elle n'était pas responsable de cette légende, mais elle avait toujours songé qu'elle n'était pas le lapin pour rien. Mais quel rôle devait elle jouer, au juste? Cette malédiction avait elle un but? Sa vie n'avait pas de sens. Elle ne parvenait pas, comme les autre, à trouver du bonheur dans les choses les plus sombres. Il lui semblait être dépourvue d'une flamme d'espoir que tous les autres possédaient, si grand soit leur malheur. Sortirait elle un jour des ténèbres qui l'entouraient? Peut être qu'un jour elle se réveillerait, et que son regard aurait changé, qu'un rien l'émerveillerait, et qu'elle vivrait vraiment, enfin.

Le regard vide, perdue dans ses rêves, elle restait immobile, les bras ballants, la tête tournée vers le ciel d'un bleu grisâtre.
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Fubuki S
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