I call your naaaame ! /PV Alex ; Ashae

Encore paumé, Evariste ? Pour une fois non. Ou si peu. Il savait au moins qu’il était au centre d’achat Kinsen, même s’il ne savait absolument pas comment il avait atterri là. Enfin, si, il savait à peu près, il avait marché, et avait fini par arriver dans le centre commercial, mais savoir par quel chemin il était passé, c’était trop lui demander. En attendant, il trouvait qu’il était pas si mal tombé et plutôt que de s’inquiéter pour savoir comment diable il allait pouvoir rentrer chez lui en moins de cinq heures, il en profitait pour faire du lèche-vitrine sans jamais entrer dans les magasins (parce qu’un vendeur qui jaillit de son rayon pour lui demander s’il veut quelque chose, ça a tendance à le stresser).
Du coup, à environ 15h de l’après-midi, tout le monde regarde de travers un jeune européen qui regarde minutieusement les vitrines sagement alignées en se demandant s’il ferait pas mieux d’aller réviser ou aller en cours plutôt que de passer son temps dans le centre commercial. Et heureusement pour le crabillon qu’il ne chopait pas la plupart de ces regards dirigés contre sa délicate et petite personne, sinon il serait allé se cacher sous un banc prestement (même si du coup les regards se seraient fait encore plus insistants, il aurait eu au moins l’impression d’être un peu protégé).
Et à force de détailler minutieusement une vitrine de coiffeur, il ne regardait pas tout à fait où il mettait les pieds. On a beau dire, la marche en travers c’est peut-être le moyen de locomotion des crabes, c’est quand même plus pratique avec six pattes que deux, et c’est ainsi qu’Evariste se retrouva à trébucher et à manquer la chute de peu de centimètres (le temps de déplier l’autre jambe et de foutre le pied devant lui en rappel).
Mais il ne tomba sur personne, et reprit toute sa dignité pour se redresser en défroissant un pli imaginaire sur son slim. (Haha vous y avez cru hein ?) Il jeta un regard autour de lui pour vérifier que personne ne le regardait trop étrangement (ce qui n’était pas le cas actuellement), et arrangea un peu ses fringues sur lui.
Quand il releva la tête, il eut le plaisir d’apercevoir une tête qu’il connaissait, au moins de vue ; pour être un plus précis, un de ses cousins, Alex Ansel. Ou Axel, il savait plus très bien. Toujours est-il qu’il se dirigea en trottinant vers lui, tout content d’avoir repéré quelqu’un qu’il connaissait dans le monde sauvage du centre commercial :

« Cousiiiiiin ! »

Imaginez la boulette s’il l’appelait pas par son prénom … Mais maintenant qu’il y pensait, il était persuadé que c’était Alex. Enfin il espérait.

« Ca va ? »

Avec le sourire à mille watts branché pleine puissance, s’il vous plaît.